Rejoignez-nous après la manifestation pour une discussion sur les violences sexuelles et la justice. Le procès Pelicot a secoué la société. Et maintenant qu’est-ce qu’on (en) fait ? Soumission chimique, consentement, recueil de la parole des victimes, violences dans le couple, faisons l’état des lieux et cherchons des solutions ensemble.

Avec la révolution #MeToo et la visibilisation grandissante des affaires de violences sexuelles, la notion de consentement a été remise au cœur des débats. La loi française fonctionne sur le principe du consentement par la voie négative, et certains militent pour faire changer les textes. L’ajouter vise à répondre à une réalité : la faible pénalisation du viol en France. Plus de 90% des plaintes sont classées sans suite.

A la base des procédures, le recueil de la parole des victimes. Comment faire pour ne pas les sur-traumatiser et leur donner un cadre de confiance pour se livrer ? Lors échange animé par la journaliste féministe Lizzie TREU, nous échangerons avec des intervenant·es ayant une expertise de terrain afin de donner un éclairage concret à ces notions et réfléchir ensemble à des pistes pour un futur plus juste.

En présence de :

– Sophie Tellier, médecin légiste à la maison des femmes de Saint Denis. Sa mission est d’ausculter avec précaution pour rechercher des éléments qui serviront à l’enquête. Elle accompagne aussi des femmes victimes dans leur reconstruction après avoir subi des violences. Dans le cadre de sa mission, elle veille à toujours rassurer et mettre en confiance ses patientes par la parole. L’examen médico-légal qu’elle pratique, est une étape qui peut être décisive dans une enquête pour violence sexuelles mais c’est aussi un passage délicat qui peut réveiller le traumatisme de la victime. Elle nous expliquera son métier et apportera son expertise.

– Remy Borel, chef de la brigade des mineurs de Seine Saint Denis. Il a intégré cette brigade il y a 28 ans et ne l’a plus jamais quittée. Il a vu l’évolution des lois et des techniques d’enquête. Le consentement est la base de son travail auprès des mineurs. Dans sa brigade le recueil de la parole est central. Il partagera le point de vue du policier, à savoir : comment matérialiser une infraction sans sur-traumatiser une victime. Écrivain sur son temps libre, il est l’auteur de deux romans inspirés de son travail de policier.

– Charlotte Espel, réalisatrice de documentaires. Originaire du sud de la France, a d’abord étudié le Droit international économique avant de se consacrer à sa passion pour l’image. Autodidacte, elle est réalisatrice depuis 10 ans et fait des documentaires pour des chaînes comme France 3 Régions ou LCP. Passionnée par les enjeux sociaux, elle se consacre à donner une voix aux marginalisés, aux victimes de violences abordant des thèmes comme le psychotrauma ou l’amnésie traumatique. Elle a réalisé le documentaire « Étudiantes en terrain miné » (2024) sur les violences sexuelles en milieu universitaire et un dernier tout juste terminé « Soumission chimique : le fléau silencieux » (2025).

– Camille Eymer, avocate en droit pénal et droit de la famille. Elle a prêté serment en 2020, et a fait des violences conjugales l’un de ses domaines de prédilection. Elle a travaillé, au cours de ses études, dans des associations de défense de victimes de violence. A l’issue du confinement, face à l’augmentation dramatique des cas de violence dans les familles, le barreau de paris a créé en urgence une liste d’avocats spécialisés en violences conjugales dont elle fait partie. Elle intervient à ce titre, sur demande du bâtonnier dans les dossiers d’ordonnance de protection.

– Louise Delavier, directrice des programmes d’En avant toute(s). En avant toute(s) est une association féministe et inclusive qui lutte pour l’égalité des genres et la fin des violences faites aux jeunes femmes et personnes LGBTQIA+. Co-créatrice des dispositifs, elle est experte des questions de violences sexistes et sexuelles, notamment auprès des jeunes.