13 rue Santeuil, Paris 5
(M7) Censier-Daubenton
(M5) Campo-Formio
Autour du feu, voyageurs et pirates se racontent leurs souvenirs, leurs rêves, leurs batailles. D’une langue à l’autre, de récit en récit se font entendre le grondement de la tempête et le bruissement des feuilles, les sirènes menaçantes et les danses endiablées, le choc des sabres et le chant des oiseaux. Jusqu’à l’aube se dessinent mille et un chemins de cette île imaginaire mais pourtant bien réelle.
Une île et une nuit est un film de fiction réalisé collectivement par les habitant-es et usagèr-es du Quartier Libre des Lentillères, lieu autogéré s’étendant sur les dernières terres maraîchères de la ville de Dijon. Ces 8 hectares ont été occupés et remis en culture depuis 2010, en résistance à un projet d’ »écocité » en béton qui les menace encore aujourd’hui. Au milieu de la ville, ces espaces en friche se sont transformées en un quartier autogéré faisant s’entremêler habitat collectif, maraîchage, auto-construction, événements, etc. C’est un lieu de luttes et de solidarités en tous genres ainsi qu’une véritable réserve de biodiversité.
Dans ce film nous utilisons le prisme de l’imaginaire pour parler du réel, de ce que nous vivons ici, de comment nous y sommes arrivé-es, de ce que nous y cherchons et de contre quoi nous nous battons chaque jour. C’est une fiction musicale et dansée, sans héros ni héroïne, avec des maisons qui sont des bateaux (et inversement), des pirates de toutes sortes et tout plein de langages différents… Bref, le Quartier Libre des Lentillères c’est une île aux trésors à travers le regard du cinéma !
Auto-produit, auto-diffusé, basé sur la participation bénévole, ce film s’est construit au fil de la vie du lieu, en corrélation avec celle-ci, au rythme des événements et des saisons. De l’écriture au montage en passant par le tournage, chaque étape a été collective et participative, dans une démarche de partage de savoir-faire ouverte à tou-tes.
C’est un film militant, mais aussi un film de cinéma, tourné en 16mm, exigeant et surprenant, de par sa fabrication collective, sa narration peu classique et son rendu bigarré et kaléidoscopique. Absent d’internet, visible uniquement en projections publiques accompagnées, à prix libre ou gratuites, il a été montré plus de 300 fois ces deux dernières années, principalement en Europe.
Césure est un tiers-lieu porté par Plateau Urbain en partenariat avec l’Association Aurore, Emmaüs Campüs, ESSpace et Yes We Camp, dans l’attente de sa réhabilitation par l’EPAURIF.